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Mot mystère - Saison 1 - 10

Cette semaine j'ai décidé de suivre deux consignes pour l'écriture de mon texte.

Celle de Marie-France de l'atelier d'écriture les Crayons de la Bellangerais à Rennes:

A défaut de nous retrouver, et pour occuper le temps je vous propose d'écrire une histoire dont je vous donne le début "Caché derrière un rideau,  le chat guettait......." et une fin : "Merci de tout mon coeur, Merci". Que peut-il bien guetter ce chat, où sommes nous, qui est là et que se passe-t-il ?

Et celle de Lilou

 

mot mystère  12 lettres 
AAEEIUUBDGNR

nom masculin:  arbrisseau dont les fruits sont brun rougeâtre puis deviennent translucides quand ils sont à maturité
 rappel des règles : vous utilisez les lettres du mot mystère pour construire des mots de cinq lettres au moins, que vous introduisez dans un texte de votre choix.
Cerise sur le gâteau, un texte en rapport avec le mot trouvé.

Mon texte avec le mot BAGUENAUDIERLes mots anagrammes sont en gras, le texte imposé en italique:

 

Le chat

Caché derrière un rideau, le chat guettait. Une fine couche de neige recouvrait le parc. Le baguenaudier avait perdu depuis plusieurs semaines feuilles et fruits.  Dans le potager il n’y avait plus de plants d’aubergine, de tomate ou de courgette.  Dans les jardinières devant la fenêtre des pensées avaient été repiquées.

Par moments des pensées de son passé surgissaient. Naguère, le chat vivait chez le bedeau d’une petite église urbaine. C’était un homme bègue,  au crâne dégarni, à la figure burinée, avec une énorme bedaine. Il faisait beaucoup la bringue, buvait des litres de bière, avait sans cesse le béguin pour une paroissienne. Il était très radin, sans égard pour l’image qu’il aurait dû donner dans le quartier. Cela ne l’empêchait pas de geindre sur ses fonctions de gardien de l’église. Lorsqu’il était un peu trop alcoolisé, loin d’être doux comme un agneau, il n’hésitait pas à sortir une badine et à en faire usage contre le chat. Une fois il lui avait aussi imposé une baignade dans la mare voisine. Heureusement qu’un félidé est aussi un nageur !

Un matin de bruine,  ce n’est pas une aubade qui réveilla le chat qui dormait dans la buanderie, mais l’explosion d’une grenade devant la porte de la maison. Le feu avait pris dans le bardage. Le matou eût la plus grande peur de sa vie. Dans un bond aérien, il sauta par la fenêtre dont les vitres s’étaient brisées et quitta la ruine. Il se mit à courir droit devant lui, sans dire adieu à son maitre, inconscient du danger. En fin de journée, il dut s’avouer qu’il avait fait une ânerie en partant sans guide et qu’il était trempé et perdu. Il était devant un grand grillage. Une multitude de chiens aboyait. Il avait peur. L’un d’eux était peut-être enragé. Il longea cette clôture et arriva devant une porte vitrée. Un jeune homme l’aperçut et vint le voir. « Tu sembles perdu, petit chat. Tu as de la chance car ce refuge vient d’être inauguré. Mignon comme tu es, tu trouveras facilement quelqu’un pour t’adopter ».

Dès le lendemain, une dame un peu guindée, toute ridée qui portait une gabardine beige quelque peu usée et une bague avec un énorme diamant, était passée au refuge. Elle avait craqué pour le chat. Quelle belle aubaine !

Depuis il vivait avec elle dans ce vieux château. Il était sur un petit nuage. Sa vie avait complètement changé. Il n’était jamais dérangé lorsque, après avoir digéré un savoureux diner, il s’octroyait une petite sieste. Il découvrait le plaisir des caresses, couché sur les genoux de Diane, sa maitresse. Il adorait les fragrances de son parfum qui associait du gardénia, de la bigarade et de la badiane. Cette odeur le rassurait. Le couvert était royal : darne de saumon ou une daube de bœuf étaient régulièrement au menu. Il apprenait à profiter des après-midis de bridge où chacune aimait lui faire goûter des petits fours tous plus délicieux les uns que les autres, ou l’amande d’une dragée. La chasse n’était plus nécessaire. Il pouvait agacer une araignée juste pour le plaisir, baguenauder dans les fourrés ou une rangée d’arbustes sans pression.

Par contre lorsqu’il voyait une souris se promener sur le parquet bien ciré, il n’hésitait pas. Un regain de sauvagerie l’animait. Il avait compris que la vieille dame ne craignait pas un aranéide, mais qu’elle était musophobe. Elle, si calme, si douce, hurlait dès qu’elle en apercevait une. Tout à l’heure, il avait vu un mulot longer les plinthes du salon. Alors caché derrière un rideau il guettait.

 Tel un petit génie des relations humaines, il avait également compris que Diane ne supportait pas la présence de son gendre, le mari de Nadia, sa fille unique. Elle le qualifiait volontiers de gredin, de brigand. Alors, lorsque celui-ci venait au château prendre le thé à l’occasion d’une plage libre dans son agenda, il prenait un malin plaisir à lui sauter sur les mollets. Le goûter était alors rapidement abrégé. Il savait que sa maitresse lui donnerait ensuite, en échange du service rendu, une tranche de foie gras en lui disant « Merci de tout mon cœur. Merci ».

 

 

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J
Il n'a pas perdu au change le chat... ,-) et très complice avec Diane pour faire fuir un gendre pas des plus appréciés !! Chez moi c'est belle-maman, sourire... au plaisir, JB
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