7 Novembre 2019
Voici ma participation de la semaine à l'Atelier d'Olivia Billington
Les mots imposés : étoile - complaisance - football - perspectives - novembre - passion - poupon
Ballon rond
Ce soir, c’est un très grand match de football qui est retransmis à la télévision. En être spectateur me fait terriblement souffrir moralement. C’est un supplice. Et pourtant je suis devant le petit écran, paralysé dans mon fauteuil, incapable de faire un geste pour éteindre le téléviseur.
Tout a commencé dès ma petite enfance. Les jeux de balles me faisaient m’égosiller de plaisir. En grandissant, c’est tout naturellement que j’ai commencé à jouer au football avec mes camarades. A l’école primaire, les récréations étaient toujours l’occasion de tournois passionnés. Je jouais aussi dans le club local, m’entrainant les mercredis et samedis et disputant les matchs du dimanche. Au collège, j’ai continué sur le même rythme. C’est pendant ma cinquième que j’ai participé à une session de détection organisé par le centre de formation de la ville voisine. Et j’ai été encouragé à le rejoindre, en raison de ma mobilité sur le terrain, de ma technique de jeu. Parallèlement, en raison de mon excellent dossier scolaire, j’ai été admis au collège partenaire du centre de formation. C’était m’offrir de belles perspectives et me permettre de concilier ma passion du ballon rond et la poursuite de mon cursus scolaire. J’étais encouragé par mon père qui plaisantait souvent en me disant : « Tu es né avec un ballon au pied. Tu deviendras une étoile ».
J’ai passé de très belles années entre le collège-lycée et le club. Certes il m’a fallu beaucoup de travail pour répondre aux exigences des uns et des autres. Des sacrifices aussi. Les professeurs et les éducateurs sportifs ne faisaient preuve d’aucune complaisance. Cependant l’esprit de groupe était très présent entre les élèves. Nous nous encouragions. Nous nous soutenions. Nous nous aidions.
Le baccalauréat décroché avec une mention « bien », c’est naturellement que j’ai décidé de poursuivre mes études par une licence de management des activités du commerce, très conscient que le football ne me ferait pas vivre financièrement. J’en rêvais quand même… Surtout lorsqu’à l’âge de 20 ans, malgré mon visage poupon et mon immaturité psychologique, après avoir franchi les étapes des divisions départementales, régionales et du National, je fus promu en Ligue 2.
Un bel avenir s’offrait à moi…
Mais un soir de novembre, lors de l’entrainement, c’est la chute… fatale à ma colonne vertébrale.