27 Septembre 2020
Voici ma participation de la semaine à l'atelier de Lilousoleil
La consigne:
Mon texte avec le mot ARBALESTRILLE. Les mots anagrammes sont en gras.
Sur la Côte d’Albâtre
Alitée pendant de longs mois en raison d’un problème artériel, Isabelle, journaliste, salariée d’un magazine local, avait décidé pour remettre le pied à l’étrier de s’éloigner de son champ d’investigation habituel, à savoir les étables et le bétail. C’est ainsi que ce weekend elle se trouvait sur la Côte d’Albâtre pour couvrir une exposition sur les cartes marines.
« Une fois franchie la porte du musée, les grincements de vieux gréements, le souffle d’une brise dans les voiles, nous accueillent et nous transportent dans un autre monde. Un vent de liberté s’empare de nous. Au fil de la visite nous découvrons un monde ancien, extraordinaire qui n’avait pas les limites que nous lui connaissons aujourd’hui. Les cartes sur parchemin, extrêmement altérables, mais très bien conservées nous racontent l’épopée des anciens navigateurs. Elles sont enluminées, parfais rehaussées d’or. L’exposition nous propose également de découvrir de vieux atlas, des instruments astronomiques tels que des boussoles, des astrolabes nautiques, une arbalestrille, des manuscrits, une très ancienne balise, des animaux naturalisés comme deux raies géantes, un baliste ou très modestement une étrille, ainsi que de multiples raretés. Une salle est consacrée aux bateliers, ces mariniers fluviaux qui ont progressivement disparus. Je ne vous en dirai pas plus afin de ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, mais si vous avez envie d’évasion, n’hésitez pas, achetez rapidement vos billets. »
Isabelle venait de finir la rédaction de son article, assise à une table au Bar du Port dans lequel elle s’était abritée. Elle buvait tranquillement une bière, dégustait un sablé, regardant par la vitre le vent terrible faire ployer les arbres de la place. Elle souriait en voyant les quelques passants batailler avec leurs parapluies qui sans cesse se retournaient. Une abeille égarée errait le long de la vitrine. Soudain la porte latérale s’ouvrit avec fracas. Un homme fit son entrée, le ciré ruisselant, le béret à la main. Il se dirigea immédiatement vers la journaliste, surprise, et s’assit en face d’elle sans prononcer un mot. C’est alors qu’elle reconnut Basile, un bellâtre auprès duquel elle avait fait un stage au cours de ses études. Il se lança dans un monologue stérile, sans réaliser qu’il importunait son interlocutrice. Après quelques minutes à l’écouter, énervée, Isabelle le congédia de quelques phrases : « Inutile de continuer tes beaux discours Basile. Ton envie de m’avoir dans ton lit et de m’ajouter à la liste des tes conquêtes n’est pas réalisable. La bataille est perdue pour toi. Tu restes pour moi un homme, au physique certes avantageux, mais il doit manquer un allèle à un de tes chromosomes. Tu manges à tous les râteliers, tu fonces comme un bélier, tu ne réfléchis pas plus loin que le bout de ton nez et fait preuve d’une bêtise innommable. Tu ne fais pas briller la moindre petite étincelle en moi. Alors va-t’en et oublie moi.»
Isabelle était heureuse d’avoir pu congédier ce malotru. Sa répartie était la preuve qu’elle était bien rétablie après sa maladie.